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Résistance au changement en entreprise : comprendre, gérer et accompagner vos équipes

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Le changement est un élément qui s’inscrit dans nos vies personnelles autant que professionnelles. Nul n’est à l’abri du changement. Pour certains, le changement sera source de motivation et de défis. Pour d’autres, il sera source d’insécurité et d’anxiété. Les changements façonnent le quotidien de nos organisations et transforment le travail de ses gestionnaires et de ses employés. Gardez à l’esprit que la résistance mène à l’échec d’environ 70% des projets. L’objectif n’est donc pas de tenter de l’éliminer, mais plutôt de la décoder pour transformer l’obstacle en opportunité d’adhésion.

Pour positionner la gestion de la résistance dans une stratégie complète, consultez notre article : sur les  étapes pour réussir un changement organisationnel.

Qu’est-ce que la résistance au changement?

La résistance au changement dans un contexte organisationnel peut être définie comme l’attitude ou les comportements individuels ou collectifs, conscient non, qui s’opposent ou freinent l’arrivée d’une transformation dans l’organisation. (Daniel Dicquemare, 2010).

Reconnaître les manifestation de résistance au changement

Lorsque vous proposez un changement dans votre organisation, il est essentiel de bien mesurer la réceptivité de vos employés. Vous sentez que l’adhésion aux nouveautés proposées n’est pas optimale? Voyons quels comportements sont susceptibles de valider que vos équipes démontrent de la résistance face au changement.

Les résistances aux changements peuvent se manifester de diverses façons :

Manifestation de résistance au changement Exemples
Comportementales
  • Un employé, habituellement assidu, arrive souvent en retard ou s’absente régulièrement.
  • Un employé continue d’utiliser les anciennes procédures plutôt que d’appliquer les nouvelles.
  • L’employé pose des gestes de frustration (soupirs, portes claquées).
Émotionnelles
  • Sentiment d’injustice ou de frustration.
  • Anxiété, troubles du sommeil ou stress.
Cognitives / intellectuelles
  • Proposer plusieurs alternatives plutôt que d’appliquer celles de l’organisation.
  • Devenir un leader négatif en contestant ouvertement la stratégie.
Sociales / relationnelles
  • Se regrouper pour alimenter des rumeurs.
  • Chercher à faire adhérer d’autres employés à leurs visions.
  • Former une coalition d’employés pour négocier avec l’employeur.
Résistances passives
  • Ne plus s’impliquer dans les réunions et démontrer peu d’intérêt.
  • Présence physique mais peu d’engagement et faible productivité.
Résistances actives
  • Trouver des arguments pour maintenir le statu quo et contester le changement ouvertement.

Identifier les sources de résistances au changement

Lorsqu’un vous identifiez une manifestation de résistance au changement au sein de votre équipe, il est maintenant essentiel de se poser la question : pourquoi les gens résistent? 

La peur de l’inconnu : Le changement introduit un état d’instabilité qui génère de la peur, de l’anxiété et une préférence pour le statu quo.
La perte de contrôle, de pouvoir ou de statut : Les changements organisationnels peuvent modifier les rapports de force, les responsabilités et les routines, ce qui entraîne un sentiment de perte.

Le manque de communication et de confiance : Un changement imposé ou mal expliqué générera de la résistance et de la méfiance.
L’attachement aux habitudes (la zone de confort) : Les individus développent des routines qui leur procurent un sentiment de sécurité et d’efficacité; les changer leurs demandera un effort cognitif et émotionnel.

La peur de l’incompétence : Les personnes peuvent craindre de ne pas être en mesure de réussir la tâche ou d’effectuer le changement demandé.
La non-participation au processus de changement : Les oppositions seront plus grandes si les employés sont exclus du processus de changement.
L’incongruence avec la vision ou les valeurs : Les employés rejetteront les changements qui ne correspondent pas à leurs valeurs.

Les expériences passées négatives : Des changements antérieurs qui n’ont pas fonctionnés (sans suite ou sans bénéfices réels) engendre de la méfiance et du cynisme de la part des employés.

Déterminer et comprendre les étape du changement pour poser les bonnes actions

Lorsque vous proposez un changement, vos équipes passeront par tout un processus. Selon le modèle de ADKAR (Hiatt), il existe 5 étapes au changement. En identifiant à quelle étape se situe la résistance, il vous sera plus facile de les accompagner et de leur fournir des solutions adaptées qui leur permettront de cheminer à travers les étapes.

Étapes Actions clés à poser pour aider les employés
 

Awareness (Conscience)
Prendre conscience de la nécessité du changement

  • Expliquer clairement le « pourquoi » du changement (problème, impacts, données).
  • Communiquer de manière transparente et régulière.
  • Adapter le message à la réalité des employés.
  • Donner du sens et du contexte stratégique.
  • Mettre en évidence les bénéfices.
  • Identifier et adresser les fausses croyances.
 

Desire (Désir)
Souhaiter participer et soutenir le changement

  • Identifier les motivations individuelles.
  • Mettre en évidence les gains spécifiques par rôle.
  • Impliquer les employés dans les décisions.
  • Reconnaître publiquement les contributions.
  • Gérer les peurs et les résistances de manière constructive.
  • Célébrer les progrès et les améliorations rapides.
 

Knowledge (Connaissance)
Comprendre le pourquoi et le comment changer

  • Offrir des formations pratiques adaptées.
  • Fournir des guides clairs et accessibles (FAQ, vidéos).
  • Favoriser l’apprentissage en contexte (ateliers, simulations).
  • Former les gestionnaires au soutien technique et émotionnel.
 

Ability (Capacité)
Développer les compétences pour appliquer le changement

  • Accompagner via le coaching ou mentorat.
  • Permettre la pratique en situation réelle (projets pilotes).
  • Réduire les obstacles et ajuster la charge de travail.
  • Ajuster le changement selon les retours des employés.
 

Reinforcement (Renforcement)
Maintenir et ancrer le changement

  • Mesurer les résultats et célébrer les succès.
  • Maintenir une communication constante.
  • Offrir des incitatifs ou récompenses.
  • Intégrer les nouvelles pratiques aux processus officiels.

 

Des cas concrets pour vous aider à mettre en place des solutions efficaces

L’approche que vous allez choisir pour gérer la résistance au changement dépendra grandement de sa source. Voici quelques exemples concrets accompagnés de solutions.


Le cas : Vous venez d’acquérir un nouveau logiciel de relation client (CRM) et vous vous confrontez à des résistances individuelles comme :

  • Refus d’utilisation par peur de ne pas maîtriser la technologie,
  • Réticence à accepter les nouvelles fonctions,
  • Anxiété face aux nouvelles procédures.

Les solutions : en fonctions des résistances nommées, vos meilleures approches pour faciliter le changement pourraient impliquer de :

  • Former et accompagner les employés (ateliers, tutoriels, mentorat).Fournir un support technique et des guides pratiques.
  • Expliquer clairement les avantages et la nécessité du changement.

Le cas : dans la même situation, lors d’un changement de CRM, vous pourriez aussi vous confronter à des résistances cognitives :

  • Contestation de la stratégie ou de la pertinence du changement.
  • Remise en question des données ou objectifs.
  • Recherche systématique d’alternatives pour éviter la solution proposée.

Les solutions : en fonctions des résistances nommées, vos meilleures approches pour faciliter le changement pourraient impliquer de :

  • Fournir des preuves concrètes et données fiables pour justifier le changement.
  • Expliquer la vision et les bénéfices attendus.
  • Encourager la participation à l’analyse et la co-construction des solutions.

Le cas : Résistance opérationnelle lors de la mise en place d’un nouveau processus de gestion des demandes clients. Les résistances manifestés par les employés sont:

  • La peur de l’inconnu
  • L’attachement aux habitudes (la zone de confort)
  • La peur de l’incompétence

Les solutions : en fonctions des résistances nommées, vos meilleures approches pour faciliter le changement pourraient impliquer de :

  • Analyser les irritants et clarifier les attentes opérationnelles
  • Renforcer la formation et offrir du soutien (super utilisateur, coaching)
  • Alléger temporairement la charge de travail
  • Corriger les problèmes techniques rapidement et automatiser certaines étapes si possible.
  • Communiquer les résultats

 

Adopter les meilleures pratiques de gestion organisationnelles face à la résistance au changement

Afin de vous assurer de l’adhésion de vos équipes au changement, voici les 7 clés à mettre en place avant d’intervenir auprès de vos employés.

1- Assurez-vous de bien comprendre les causes de la résistance

  • Identifier pourquoi les employés résistent : peur de l’inconnu, perte de contrôle, manque de compétences, valeurs incompatibles, expériences passées négatives.
  • Observer les comportements et attitudes pour détecter les sources de blocage.
  • Segmenter les groupes selon leur niveau de résistance pour adapter les interventions.

2- Communiquer clairement et régulièrement

  • Expliquer le pourquoi, comment et quand du changement.
  • Maintenir une communication transparente et continue pour réduire les incertitudes.
  • Répondre aux questions et préoccupations des employés de manière proactive.

3- Impliquer et engager les employés

  • Associer les collaborateurs aux décisions et à la mise en œuvre.
  • Créer des groupes pilotes ou des ambassadeurs du changement.
  • Encourager la co-construction des solutions pour favoriser l’adhésion.

4- Former et accompagner

  • Proposer des formations adaptées aux nouvelles compétences ou outils.
  • Mettre en place du mentorat ou coaching pour soutenir l’adaptation.
  • Fournir des ressources pratiques et un support continu.

5- Gérer les aspects émotionnels

  • Reconnaître et gérer les émotions liées au changement : stress, anxiété, frustration.
  • Créer un climat de confiance et d’écoute.
  • Offrir un soutien psychologique ou du coaching individuel si nécessaire.

6- Créer des gains rapides et valoriser les succès

  • Mettre en avant des « quick wins » pour démontrer l’efficacité du changement.
  • Reconnaître et récompenser les comportements alignés avec le changement.
  • Communiquer régulièrement sur les succès pour renforcer la motivation et la confiance.

7- Suivre, évaluer et ajuster

  • Mettre en place un suivi régulier pour mesurer l’avancement du changement.
  • Ajuster les actions si des obstacles persistent.
  • Consolider les nouvelles pratiques pour éviter un retour au statu quo.

La résistance au changement est un phénomène naturel et inévitable au sein des organisations. Elle reflète autant les peurs, les habitudes et les expériences passées des employés que les limites des structures organisationnelles.

Comprendre ses causes, identifier ses manifestations et adopter des pratiques de gestion adaptées permet de transformer cette résistance en opportunité. En gérant efficacement la résistance, l’organisation favorise l’adhésion, réduit les tensions et assure le succès durable de ses initiatives de changement.

Besoin d’un coup de main? Il nous fera grand plaisir de vous accompagner. Que ce soit pour un diagnostic organisationnel, de la formation ou du coaching individuel, SCE ressource de collaboration humaine est là pour vous accompagner.

 


Sources :

– La gestion du changement : quelques notions de base : 1er avril 2021 https://cpaquebec.ca/fr/salle-de-presse/nouvelles-et-publications/la-gestion-du-changement-quelques-notions-de-base/#:~:text=La%20r%C3%A9sistance%20au%20changement&text=Cette%20derni%C3%A8re%20serait%20m%C3%AAme%20in%C3%A9vitable,nouveaut%C3%A9s%20que%20ce%20dernier%20entra%C3%AEne.
– Dicquemare, D. (2010). La résistance au changement : produit d’un système et d’un individu. (Cité dans : blog Arnaud Knobloch)
– Robbins, S. P., & Judge, T. A. (2019). Organizational Behavior (18e éd.). Pearson Education.
– Oreg, S., Vakola, M., & Armenakis, A. (2011). Change recipients’ reactions to organizational change: A 60-year review of quantitative studies. Journal of Applied Behavioral Science, 47(4), 461–524
– Reichers, A. E., Wanous, J. P., & Austin, J. T. (1997). Understanding and managing cynicism about organizational change. Academy of Management Executive, 11(1), 48–59
– Hiatt, J. (2003). ADKAR: A Model for Change in Business, Government and Our Community. Prosci Learning Center Publications.

Sylvie Dubé